Se lancer dans un projet immobilier à plusieurs séduit de plus en plus d’épargnants. Cette démarche permet de mutualiser les coûts, d’accéder à des biens plus ambitieux et de partager les risques. Que ce soit en famille, entre amis ou en couple, il existe différentes formules juridiques et financières adaptées à chaque situation. SCPI, SCI, indivision ou démembrement : tour d’horizon des principales options pour réussir un investissement collectif dans la pierre.
Optez pour une SCPI, une solution flexible et accessible à plusieurs
Les sociétés civiles de placement immobilier permettent de mutualiser un investissement foncier en réunissant l’épargne de multiples porteurs jusqu’à plus de 50 000 pour les structures importantes. L’accessibilité financière est un atout majeur des SCPI. Contrairement à l’acquisition directe d’un bien, vous pouvez vous lancer avec quelques centaines d’euros. Cette souplesse facilite la répartition des revenus entre les partenaires. Chacun perçoit des recettes trimestrielles proportionnelles à ses parts.
La gestion collective assurée par des entreprises agréées par l’AMF vous libère des contraintes administratives. Recherche de locataires, encaissement des loyers, travaux de rénovation… tout est pris en charge par des professionnels expérimentés. La régularité des distributions est aussi un avantage non négligeable pour planifier vos projets conjoints sur le long terme.
La diversification géographique et sectorielle des SCPI renforce leur attractivité. Bureaux, commerces, entrepôts logistiques, établissements de santé : les sociétés de gestion sélectionnent des actifs variés pour limiter les risques. Si vous souhaitez savoir où investir en SCPI actuellement, n’hésitez pas à demander conseil à un spécialiste des placements immobiliers qui pourra vous accompagner dans l’élaboration de votre stratégie patrimoniale commune.

Créez une SCI pour structurer un projet immobilier commun
Pour la gestion d’un patrimoine commun en famille ou entre partenaires d’affaires, la société civile immobilière (SCI) offre un cadre juridique clair. Ce type de structure permet de définir les principes de fonctionnement, notamment :
- la répartition des pourcentages,
- les modalités de décision,
- l’organisation des recettes,
- les règles de sortie.
Chaque associé détient un nombre de parts d’après son apport initial. Cela assure une gouvernance équilibrée, tout en évitant les blocages liés à l’indivision. Sur le plan fiscal, la SCI a également des avantages. Vous pouvez choisir l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, selon la stratégie patrimoniale visée.
Cette option facilite aussi la transmission de l’héritage. Vous pouvez par exemple céder progressivement des parts sociales à vos enfants tout en conservant le contrôle de la gestion. La SCI permet aussi de dissocier la propriété du bâtiment et sa gestion, ce qui peut être utile lorsqu’un membre de la famille souhaite s’impliquer davantage dans le pilotage du projet. Mais avant d’opter pour la création d’une SCI, vous devez rédiger des statuts solides et bien vous informer sur les obligations comptables et juridiques.
Achetez en indivision : simplicité, mais vigilance requise
L’indivision est la forme la plus spontanée d’achat immobilier à plusieurs. Elle s’applique automatiquement lors d’une acquisition conjointe sans structure juridique spécifique, notamment entre époux, concubins ou héritiers. Chaque indivisaire détient une quote-part du bien, proportionnelle à sa participation au financement. Ce mode d’acquisition repose sur un fonctionnement collectif. Toute décision majeure (cession, travaux lourds, mise en location) nécessite l’aval unanime des partenaires. Cette règle garantit une certaine équité, mais peut devenir contraignante en cas de divergence.
L’indivision a toutefois des limites dans un contexte de séparation ou de mésentente. Si l’un des membres veut se retirer ou vendre sa part, cela peut bloquer l’ensemble du projet. En l’absence d’accord, il peut demander le partage judiciaire, avec un risque de vente forcée de la propriété. Ces situations délicates illustrent l’importance de formaliser des modalités dès le départ, via une convention.
Malgré ces précautions, l’indivision est une option accessible, rapide à mettre en œuvre et sans coûts de constitution. Elle est adaptée aux projets immobiliers simples, sur une courte durée, et convient aux personnes qui ont une confiance mutuelle solide.
Misez sur le démembrement de propriété pour préparer l’avenir
Pour votre investissement, vous pouvez aussi miser sur le démembrement de propriété. Ce projet consiste à séparer temporairement l’usufruit (le droit d’usage et de perception des revenus) et la nue-propriété (la possession du bien sans les avantages immédiats). Cette technique, souvent utilisée dans le cadre familial, permet d’anticiper une transmission ou de répartir les rôles entre plusieurs investisseurs.
Dans une logique patrimoniale, un parent peut céder la nue-propriété à son enfant tout en conservant l’usufruit. Il continue donc à habiter le logement ou à encaisser les loyers, tandis que les enfants deviennent propriétaires au terme de l’usufruit. Ce mécanisme constitue un levier intéressant pour léguer tout en maintenant un certain contrôle.
Le démembrement peut également être envisagé dans un contexte purement financier. Deux personnes peuvent acheter un bâtiment en dissociant les droits : l’un percevra les loyers pendant une période déterminée, l’autre récupérera la pleine propriété au terme du contrat. Cela permet d’adapter l’investissement aux besoins de chacun, selon l’âge, les objectifs de revenus ou les stratégies fiscales. Ce type de placement immobilier demande une bonne compréhension des enjeux juridiques et fiscaux. Il convient aux projets à long terme et suppose une confiance solide entre les co-investisseurs.






